Trublions

En simplifiant, il y a deux façons d’innover: soit inventer un produit radicalement nouveau, soit reprendre un produit existant mais le concevoir et l’interpréter différemment. Je crois que c’est ce dernier type d’innovation qui m’attire le plus, car, non contente de faire appel à la créativité, elle suppose en plus de remettre en cause ce qui semble acquis, de ne pas se contenter de l’existant, de s’extraire d’une solution banale.

Voilà pour la théorie, passons à la pratique. Quoi de plus bête qu’une boîte de gâteaux salés? Filez au Carrouf du coin, vous en trouverez un linéaire entier et vous aurez bien du mal à en sortir une du lot. Prenez maintenant un boîte de petits sablés Michel et Augustin, paf, là c’est un autre monde, un produit extraordinaire au sens premier du terme. D’abord le packaging: joli évidemment, mais surtout drôle et inspiré. Du texte partout et dans tous les sens, qui revisite les classique mentions obligatoires avec bonheur:

“Et les calories? Pas de quoi fouetter un mammouth: pour 100g de ces biscuits: 534 kcal …”

Je vous laisse découvrir le reste des textes sur les photos ci-dessous, franchement on se poile, et en quelques minutes, on découvre non seulement les produits mais aussi l’esprit potache, déjanté, humaniste et social de Michel et Augustin.

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Et puis il y a les produits eux mêmes, délicieux, originaux, sains et naturels. J’ai eu beau chercher, nulle trace des habituels E146, E114 et autres arômes ou colorants artificiels. Bon, évidemment c’est un peu plus cher, mais la qualité a un prix et je pense sincèrement qu’il vaut mieux acheter moins souvent moins mais de meilleure qualité pour plus de plaisir.

Finalement rien d’extraordinaire là-dedans, pas de technologie martienne, pas de dispositif hors norme, pas de machine ultra-sophistiquée, non, juste ce qu’il faut de feeling, de naturel, de créativité et d’inspiration pour faire d’un produit banal un produit qui a une âme. Ca semble simple comme ça, mais c’est loin d’être évident, la preuve en est que bien peu de produits parviennent à reproduire cette alchimie.

En complément de cet article, je vous conseille vraiment d’aller faire un tour sur le site pour découvrir toute la véritable histoire vraie de Michel et Augustin depuis le début et les délires de la Bananeraie.

Jan31

Gérard et Nanar

Attention là sujet sérieux, on ne rigole plus. J’ai lu hier 2 interviews de Gérard Mulliez (ici et ). Pour ceux qui ne le connaissent pas, c’est le fondateur des magasins Auchan et plus largement du groupe Auchan qui détient 2 ou 3 petits commerces, notamment Décathlon, Leroy Merlin, Norauto, … Accessoirement c’est l’homme le plus riche de France, il vient de dépasser Nanar Arnault, le roi du sac à main au prix d’une Clio Sport, ça doit lui faire mal d’ailleurs au roi de la sape à 5 chiffres de se faire dépasser par un épicier. Bref, revenons, à notre interview où l’ami Gégé dévoile des idées socialement intéressantes, à rebours en tout cas des discours ouvertement capitalistes dont nous gratifient habituellement les grands patrons. Evidemment, c’est facile de tenir ce genre de propos quand on est assis sur un matelas de biffetons de 500 euros. Evidemment aussi, chez Auchan, il doit y avoir des caissières exploitées et sous-payées comme ailleurs (je fais confiance à Ponch pour me dévoiler les dessous du groupe Auchan). Mais quand même quand je l’entends dire des trucs pareils …

Je m’interroge : comment le travail d’un homme peut valoir 400, 500 ou 600 fois celui d’un autre homme ? Ca manque juste de bon sens et d’esprit de justice. Dans nos entreprises, depuis l’origine, l’écart de salaire maximal est d’environ de 1 à 20. Mais c’est vrai que j’ai toujours regretté de ne pas être autant payé que le patron de mon principal concurrent, Carrefour, ou de mon principal fournisseur, Danone !

… je me dis que voilà un gars qui, malgré sa réussite, à gardé un certain sens des réalités.
J’ai déjà évoqué ce sujet, et je reste persuadé qu’il faudrait une limite haute pour les salaires comme il y a une limite basse. D’après ce que je sais, c’est le cas au Japon, avec un rapport de 1 à 40 entre le plus bas et le plus haut salaire. Ce qui est amusant, c’est que j’ai toujours entendu dire que si on payait autant les patrons, c’était pour garder les meilleurs chez nous, sinon, ils filent dare-dare à l’étranger dans les boîtes américaines qui offrent des salaires mirobolants. Je suppose donc que le pauvre Gérard avec ses salaires de patrons à 20000€ par mois, ne peut se payer que des tocards. Et bien quand on voit les résultats de Auchan, Décathlon et Leroy Merlin, on se dit qu’ils se débrouillent plutôt pas mal pour des tocards. Ou alors, il y a des gens pour qui l’argent n’est pas l’unique moteur? Non, ne me dites pas ça, quelle horreur!

Allez j’ai assez fait de pub pour Auchan et son patron. Tant que vous y êtes, lisez quand même dans l’interview ses explications sur son refus de s’introduire en bourse (rien de sale là-dedans) et sur l’actionnariat salarié, ça vaut le détour.

Jan24

Mais qu’est-ce que tu fais Doudou de tes dons?

Ce n’est évidemment pas à moi de vous dire quoi faire de votre argent mais, en ces temps tourmentés pour Haïti, je me permets juste un petit rappel: grâce à la loi Coluche (et celles qui ont suivi), vous pouvez déduire de vos impôts 75% de vos dons aux associations reconnues d’intérêt général dans une limite de 495€. Ca veut dire que si vous êtes imposable et si vous donnez 495€ à une ONG, il ne vous en coûtera en réalité que 123€ et des poussières. Ca reste une somme mais quand on sait ce qu’une ONG peut faire avec 495€, je crois que ça vaut le coup de faire un effort financier. Au delà de ce montant, vous pouvez déduire 66% de vos dons dans la limite de 20% de votre revenu imposable.

Ce billet se veut informatif et non moralisateur, je pense que peu de gens ont conscience des détails de ce dispositif (moi le premier il y a encore peu de temps). N’oublions pas non plus que si les projecteurs sont braqués aujourd’hui sur Haïti, ils ne sont malheureusement pas les seuls à avoir besoin d’aide dans le Monde.

Jan22

Les lectures à bibi

Petit épisode gastro-pas-nomique à la maison (pour ma fille, pas pour moi … enfin pas encore!),  me voilà donc assigné à résidence et plutôt peinard à l’heure de la sieste pour reprendre ma plume qui a bizarrement la forme d’un clavier (que voulez-vous, on n’arrête pas le progrès)! L’occasion rêvée pour pondre une petite sélection des lectures à bibi:

  • d’abord une conférence de Dan Pink pour TED sur les surprenants ressorts de la motivation: rarement un speech m’a autant marqué, d’abord parce que Dan Pink est un orateur fabuleux, à la fois drôle et pédagogue, ensuite parce que le contenu de son discours va à l’encontre des idées reçues et sera utile aussi bien aux patrons qu’aux employés. A l’issue de cette vidéo, vous en saurez, à coup sûr, un peu plus sur vous même et ce qui vous anime. Trois mots à retenir: Purpose, Autonomy, Mastery. A noter que la traduction en français est disponible à droite sur le site pour les non-anglophones.
  • ensuite le blog d’un italien (mais tout est en anglais) qui a lancé seul  un petit logiciel de maquettage d’interfaces web et qui  réussi la prouesse, 1 an et demi plus tard, de faire un bénéfice annuel d’1 million de dollar. Toute l’histoire est sur son blog. Où l’on s’aperçoit que le produit est très simple mais génial (encore une belle illustration du “make it stupid simple”) répondant parfaitement à un besoin non satisfait jusqu’à présent. Où l’on s’aperçoit aussi que la réussite de ce logiciel doit aussi à l’esprit de son créateur, ouvert, à l’écoute des utilisateurs et j’oserais dire humaniste (lire notamment ses notes sur le don de licence pour les associations et sur les hackers).
  • et pour finir un article de Jean Gadrey sur la répartition des richesses en France et le creusement des inégalités entre les classes dont tout le monde s’accorde à dire que c’est un des problèmes majeurs de notre société (au niveau national comme au niveau mondial).

Jan22

TAP vaincra

Bon là je vais me faire accuser de racolage honteux et, par là-même occasion, perdre toute la crédibilité que j’ai mis tant de temps à construire à coup de billets profonds et réfléchis sur ce blog (hum … bon passons). L’ami Ludo à qui j’ai si souvent fait la morale sur sa propension a illustrer son blog de ski de créatures dénudées va sauter sur l’occasion pour me renvoyer dans la gueule ma morale bien pensante et pudibonde! Eh bien tant pis, j’assume les risque et j’en tirerai les conséquences qui s’imposent, si vous, amis lecteurs, considérez que j’ai franchi la ligne rouge et failli à l’éthique bloguistique en publiant ce billet.

Mais voilà, que voulez vous, un truc pareil ça ne se garde pas pour soi, et soyez certains que, avant tout rinçage d’oeil déplacé, c’est cette volonté de partage qui m’anime. Car croyez moi, en 3 ans d’école d’ingénieur, je peux dire modestement que “des culs, j’en ai vu”. En vrai, en photos, en films, en tous lieux et en toute occasion (la bonne époque TAP), mais alors là, y a calmade, gros gros niveau, je dis respect et je m’incline platement devant la performance!

Jan16

Googlisation du monde

google-is-evil5On peut penser ce qu’on veut d’Internet, ça n’en reste pas moins un outil extraordinaire. Dernier exemple en date la semaine dernière:  mystérieusement, l’auto-radio de notre Scenic (oui je sais c’est conformiste de rouler en Scenic et ça déçoit certains de mes lecteurs de me voir dans un schéma aussi convenu mais c’est comme ça), reprenons, donc l’auto-radio avait décidé de ne plus fonctionner. Vérification du fusible, redémarrage, appuis insistants et énervés sur les touches, rien à faire, on suspecte tout de même le coup de froid récent de ne pas y être pour rien. Revenus à la maison, ma Dame (très moyen-âgeux comme terme!) tente sa chance sur Google “problème autoradio scenic froid”. Et bing, le premier résultat nous amène la solution grâce à un forum de Caradisiac: sortir l’auto-radio, le débrancher, le re-brancher et ça remarche. Tout bête comme manip et ça vous évite un aller-retour au Renault du coin voire une bonne facture si le garagiste n’est pas tout à fait honnête!

Je pense qu’il est difficile de mieux illustrer le concept d’”intelligence collective” sous-jacent à Internet. Le ciment de cette intelligence collective, ce qui fait qu’Internet n’est pas juste une accumulation de données dans lequel se noierait l’internaute, c’est Google. Il fait bon taper sur Google en ce moment soit pour dire qu’ils menacent notre vie privée, soit pour les accuser de piller nos bibliothèques, soit pour les taxer afin de renflouer les majors du disque. Et pourtant, revenons un instant au temps immémoriaux où Google n’existait pas: il y avait bien des moteurs de recherche mais très sommaires car incapables de hiérarchiser l’information. Et même si la solution à notre problème avait été présente sur la toile, il y a de grandes chances qu’on n’ait pu la retrouver, ou alors au prix de plusieurs heures de recherche. Au lieu de ça en moins de 3 secondes, vous trouvez la réponse à votre question servie sur un plateau. Quel temps gagné, quel argent économisé, quelle efficacité! Si on arrivait à chiffrer ça, je suis persuadé qu’on arriverait à des montants faramineux.

On a vite fait de clouer Google au pilori, on oublie un peu vite que sans eux, Internet serait encore au stade du web 1.0 et n’aurait sans doute pas pris l’ampleur qu’il a aujourd’hui, en faisant un outil fabuleux d’échange et de découverte.

Jan12

Quand on partait de bon matin …

vélo

6 mois déjà que l’idée farfelue d’aller au boulot en vélo m’a traversé l’esprit et que je parcoure donc une grosse vingtaine de kilomètres aller-retour 3 ou 4 fois par semaine suivant mon état de forme et mes contraintes personnelles. 6 mois, c’est suffisant pour pouvoir tirer un premier bilan et quelques enseignements de cette expérience.

  • le vélo c’est écologique: les 3 pelés et 2 tondus qui fréquentent régulièrement ce blog (et je les en remercie) s’en seront doutés, c’était là ma motivation première. De ce point de vue, c’est une réussite, mes déplacements en voiture sont passés de 700 à 250 km par mois (- 30kg équivalent carbone).
  • le vélo c’est social: depuis que je me suis mis au vélo, je ne compte plus le nombre de collègues ou amis cyclistes rencontrés sur le trajet et avec qui j’ai pu faire un bout de chemin tout en discutant.
  • le vélo c’est sportif … mais pas tant que ça: histoire de ne pas choquer les âmes sensibles, je ne mettrai pas de photos de moi en tenue de bodybuilder pour illustrer mon propos (sauf si vous réclamez … à vos risques et périls), mais sachez que je n’ai pas franchement le physique de Lance Armstrong, on peut même dire que je suis un sportif du Dimanche (en comptant un dimanche par mois … pas plus, faut pas déconner) et pourtant, après avoir eu un peu mal aux cannes la première semaine, j’avale maintenant allègrement mes 20km quotidiens. Pour ceux qui ont peur de transpirer ou qui refusent de faire trop d’effort, il y a la solution du vélo électrique qui est très efficace (et qui me tente … pour mes vieux jours).
  • le vélo, ça détend: les berges de la Garonne au petit matin, la vue du Pont Neuf sur La Grave, idéal pour démarrer la journée du bon pied et le soir, après une journée un peu stressante, un bon sprint avec bonnification ça permet d’évacuer les tensions avant de rentrer chez soi.
  • le vélo, c’est rapide: le jour où ça roule bien, c’est sûr qu’on va un peu plus vite en voiture qu’en vélo, mais à Toulouse, ça ne roule jamais bien! Donc avantage au vélo avec un temps de trajet prévisible et immuable d’une demi-heure. En plus je ne galère pas à trouver une place de parking à l’autre bout du site, je me gare directement devant mon bureau.
  • le vélo ce n’est pas dangereux … si on fait gaffe: évidemment on est plus exposé en vélo qu’en voiture, donc quelques règles s’imposent. Au diable le ridicule, tenue sapin de Noël de rigueur (gilet jaune, casque clignotant, les enfants adorent) et vigilance extrême par rapport aux usagers de la route. Les portières qui s’ouvrent inopinément, les voitures qui déboulent sur le côté, les coups de freins soudains,  surtout ne pas essayer d’anticiper les mouvements des autres véhicules et toujours s’attendre au pire.
  • le vélo fait de vous un super-héros (aux yeux des autres): y a qu’à voir la tête et les réflexions de vos potes quand vous leur expliquez doctement que vous allez tous les jours au boulot en vélo. Ils auraient vu la vierge danser la Macarena avec Bénoît XVI qu’ils n’auraient pas les billes plus écarquillées! Et c’est quand même vachement plus pratique et moins ridicule que de mettre un slip rouge par dessus un collant bleu!

Conclusion tout ça, je suis devenu un cycliste convaincu et je maudis les jours où je suis obligé de prendre ma voiture. Je n’attends qu’une chose maintenant, c’est que Toulouse mette en place une vrai politique en faveur des vélos (et autre chose que des pistes cyclables discontinues, défoncées et régulièrement squatées par les scooters et motos).

Jan08

2010

Bon allez, faut s”y coller, c’est le passage obligé de chaque début d’année, le rituel incontournable qui suit immanquablement la gueule de bois du réveillon: les bonnes résolution pour l’année 2010. Aux côtés des classiques “en 2010 j’arrête l’alcool” (fortement inspiré mal au cheveu précédemment mentionné), “en 2010, je perds 10 kilos” (si je fais ça, je perds un os) et “en 2010, je me montre plus tolérant avec les autres qui n’ont pas mon génie” (modeste en plus le gars!), j’ai donc décidé plus simplement d’essayer de “cultiver mon jardin” pour paraphraser un auteur célèbre, entendez par là que je vais m’attacher à essayer de développer mes quelques talents et en faire profiter les autres.

Je me suis rendu compte en 2009 que c’est au contact des autres et en partageant avec eux des projets, des instants, des réalisations, des discussions et des fous rires que je prenais réellement du plaisir et que je progressais. Alors, cette année, je vais juste m’attacher à ce qu’il y ait un peu plus de tout ça. Entre autres, je m’engage  donc fermement devant Maître Roublard, huissier de justice à Toulouse:

  • à me mettre en cuisine au moins une fois par mois pour recevoir les copains dignement
  • à reprendre la magie (blanche pas noire je vous rassure) et monter un petit spectacle pour mon entourage
  • à aller boire des coups plus souvent avec les potes pour refaire le monde autour d’un verre
  • à essayer de faire connaître l’Ecolomètre tout en passant un peu moins de temps à coder sur mon PC
  • à écrire ici et ailleurs
  • à essayer de me débarrasser de notre seconde voiture
  • à sortir plus de blagues encore plus pourries que l’année dernière
  • à filer des coups de mains à qui veut pour bricoler (vu que j’ai plus rien à faire chez moi)

Et ben voilà, y a plus qu’à! Sur ce, je vous souhaite une très bonne année 2010.

Jan06

Faisez des enfants qu’y disaient!

Pourquoi fait-on des enfants? La question peut paraître saugrenue voire provocatrice, surtout de la part d’un homme qui en abrite maintenant 3 chez lui. Et pourtant, entre les réveils nocturnes, les maladies à soigner, les jeux à faire pour les occuper, les disputes à apaiser, les bonnes manières à inculquer, etc, tous les parents vous diront qu’élever des enfants, c’est loin d’être une sinécure, plutôt un sacerdoce, un travail à temps presque plein en tout cas. J’ai l’air de présenter ça comme un calvaire, qu’on ne s’y trompe pas, je prends un réel plaisir à élever et voir grandir mes enfants et je ne reviendrais en arrière pour rien au monde mais j’étais loin de réaliser l’investissement que ça demanderait. Et malgré cela la majorité des français font des enfants, pire, ils en font plusieurs puisque nous pouvons nous targuer fièrement d’avoir un des plus hauts taux de natalité d’Europe! Si pour le premier enfant, on peut invoquer l’inconscience mue par une sorte d’envie viscérale et d’instinct animal, l’argument, ne tient plus au second, encore moins au troisième. Comment expliquer ce mystère? Je vous livre brut de fonderie ces quelques éléments de réflexion, si vous en avez d’autres, les commentaires sont là pour vous permettre de les exprimer.

  • D’abord, un argument qui ne touchera que les ingénieurs comme moi, mais quand même … quand vous constatez le niveau de complexité et de raffinement de la mécanique humaine et que vous réalisez que c’est vous qui avez fait ça en quelques secondes de bonheur et 9 petits mois de maturation (j’ai pas dit gestation les filles, hein!), tout ça sans formation initiale, ni talent particulier, ce n’est pas un beau résultat, c’est un véritable miracle dont vous en êtes justement l’un des 2 principaux acteurs, de quoi regonfler votre fierté, non?
  • Ensuite, voir grandir son enfant, c’est l’assurance de ne pas s’ennuyer, un spectacle de chaque instant à mi chemin entre observation scientifique et comédie dramatique. Pour un esprit curieux comme le mien, c’est une source permanente de joie, d’étonnement et d’apprentissage.
  • Et puis c’est un sacré challenge. Pour qui aime les défis, voilà que quoi s’occuper pour quelques dizaines d’années, un projet qui engage leur vie ainsi que la vôtre et qui fait peser sur vos épaules une responsabilité énorme mais stimulante.
  • C’est aussi un excellent moyen d’apprendre sur soi. A leur contact, on découvre des versants de sa personnalité qui restaient ignorés, on se découvre des qualités et des faiblesses nouvelles, on progresse aussi, on devient moins égocentrique et plus réfléchi.
  • Dans un registre plus pompeux, avoir un enfant, c’est prendre pleinement part à la grande histoire de l’Humanité, c’est créer un maillon de plus dans la grande chaîne qui unit les hommes depuis leur apparition sur la Terre.
  • Corollaire de cela, faire un enfant, c’est en quelque sorte accéder à l’éternité, être assuré qu’une petite part de soi survivra après sa mort, et ça, ça rassure l’air de rien.

Déc28

Coup de torchon

Une idée de pur génie, voilà la première chose qui m’est passée par la tête en découvrant ce truc. Imaginez un peu, je débarque à l’école pour récupérer ma marmaille et la maîtresse me propose d’acheter un torchon, enfin un torchon, pas n’importe quel torchon, un torchon avec des dessins de tous les enfants de l’école y compris de mes deux rejetons.

torchon

6€ le torchon au bénéfice du comité des fêtes et de la caisse de solidarité de l‘école. Comment voulez vous résister à un truc pareil? D’abord, c’est pour une bonne œuvre, ensuite c’est tout de même une création presque unique et évidemment magnifique de vos enfants, et puis c’est écologique parce que c’est du coton bio, enfin et surtout, si votre fierté de père ne voulait pas céder aux sirènes mercantiles de l’école de la République, vous seriez immédiatement ramenés à la raison et à votre portefeuille par deux lobbyistes de la pire espèce prêts à employer des méthodes à la limite de la légalité (se rouler par terre en pleine rue en hurlant) pour arriver à obtenir leur torchon. Résultat tous les parent craquent, faut dire que 6€ ça reste abordable pour presque toutes les bourses, y a même une Maman qui en a demandé 10! Absolument diabolique je vous dis! J’ai rapidement flairé que cette idée n’était pas une initiative isolée de l’école et qu’une entreprise inspirée avait dû imaginer le stratagème. C’est effectivement Initiatives Créations qui propose ce service aux écoles et associations avec tout une gamme de produits dans le même genre: tabliers, calendriers, t-shirts, … Le torchon est acheté 3€ l’unité pour 100 pièces, revendu 6€, 50% de bénef pour l’école presque sans rien faire, et dans l’affaire tout le monde y trouve son compte.

Déc26