L’imparfait du subjectif

150 pétards sur la ligne de départ

Deportivo

Tout comme moi, en bon sportif en charentaise que vous êtes, vous avez peut-être eu l’occasion de voir cet hiver à la télé une compétition de biathlon. Il faut avouer que le spectacle n’est pas désagréable, avec du suspense, des séquences statiques (le tir), des séquences dynamiques (le ski), un calcul des scores savant mélangeant le temps et les points, en clair de quoi ne pas trop s’ennuyer.

Bon c’est bien sympa le biathlon mais vous en connaissez beaucoup vous des gens qui font du biathlon? Euh … c’est à dire …. y a bien tonton René qui fait la chasse au skieurs qui traversent son champ avec sa carabine mais je ne suis pas sûr que ça puisse réellement s’appeler du biathlon. Savez-vous seulement combien la Fédération Française de Biathlon compte de licenciés? 10000? 10000? 1000? Vous faites fausse route: 150 licenciés au dernier recensement national des biathlonistes biathloniens mecs qui font du biathlon. Ca ne m’étonne qu’à moitié, vous avouerez qu’on ne trouve pas des stades de biathlon à tous les coins de rue: il faut une piste, un carabine, des cibles et, pour corser le tout, de la neige (qui se fait de plus en plus rare de nos jours). Alors, comment un sport si peu représenté parvient-il à chiper les meilleures places dans Stade 2, au nez et à la barbe de sports plus pratiqués comme le ski?

Eh eh, c’est que la Fédé de biathlon a des idées … et pas que des mauvaises! Je l’ai déjà dit, de base, le biathlon est assez télégénique. En plus, ses règles sont faciles à comprendre. Mais la fédé n’hésite pas à ajouter des gadgets pour rendre le spectacle encore plus attractif aux yeux du téléspectateur. On a donc vu apparaitre ces dernières années dans les retransmissions, des cibles virtuelles sur l’écran, des chronos dans tous les sens, le rythme cardiaque de chaque coureur pendant les différentes phases de l’épreuve, etc. S’il n’y avait le problème du froid, il y aurait sans doute des pom-pom girls dénudées sur le bord des pistes.

Tout ça pour dire que si la fédération française de Curling se creusait un peu la tête, je suis sûr qu’elle pourrait battre Corinne Touzet en prime time sur TF1.

Source: Télérama